Le film ‘Moi capitaine’ de Matteo Garrone : un voyage poignant à travers les récits des migrants africains

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Le film « Moi capitaine » du réalisateur italien Matteo Garrone, inspiré de témoignages poignants de migrants africains, a été projeté en séance spéciale au cinéma Pathé Dakar en présence du réalisateur lui-même.

Sorti en septembre dernier, ce road-movie de 2 heures 2 minutes retrace le périple périlleux de candidats à l’émigration clandestine, confrontés à l’horreur des sévices corporels et des rackets le long des différentes frontières.

Le récit débute avec les jeunes sénégalais Seydou (interprété par Seydou Sarr) et Moussa (interprété par Moustapha Fall), deux cousins de 16 ans résidant à la Gueule Tapée, un quartier de Dakar. Leur désir d’aller en Europe est motivé par les images attrayantes qu’ils voient sur les réseaux sociaux.

Pour financer leur voyage, ils économisent de l’argent grâce à des petits boulots sur différents chantiers. Cependant, ils ne se doutent pas des épreuves qui les attendent : les rackets des passeurs et des douaniers tout au long du parcours, de Mali à Agades (Niger), en passant par l’horreur du désert libyen, la détention et l’esclavage avant d’atteindre Tripoli, où ils doivent affronter la mer seuls pour rejoindre l’Italie.

Le film, primé du lion d’argent à la Mostra de Venise en 2023 et du prix du meilleur espoir pour l’acteur Seydou, mêle réalisme et éléments mystiques pour dépeindre l’atroce périple des migrants vers l’Europe.

Matteo Garrone présente une histoire héroïque pour Seydou, Moussa, et les 250 migrants qui arrivent sains et saufs à destination. Il met ainsi en lumière la réalité derrière les chiffres de morts et de survivants souvent relayés par les médias européens.

« Ce fut un défi de réaliser ce film, car il explore une culture différente de la mienne et est entièrement tourné en wolof », déclare le réalisateur de « Gomorra » (2008) sur la mafia italienne.

« Moi capitaine » a représenté l’Italie aux derniers Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger.

Pour Mamadou Kouassi, l’un des migrants dont l’histoire a inspiré le film, « il s’agit de partager notre vérité avec le monde entier, car les gens pensent souvent que notre voyage vers l’Europe est facile. Avec ce film, nous voulons dénoncer cette injustice et sensibiliser à la réalité de la migration. »

Le film sera présenté à la Maison de la Culture Douta Seck ce dimanche à 20h, et sera également projeté dans plusieurs villes du Sénégal avant la clôture le 27 avril prochain à Ziguinchor.

FAYEMintou

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