Projet Diomaye Président 2024 – Une vision d’une agriculture meilleure de Territorialisation agricole à la Reterritorialisation de l’Agriculture sénégalaise.

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Dans une nouvelle vision de développement dénommée PROJET, il nous semble important de décrypter, déchiffrer et d’éclaircir notre compréhension de la place économique, mais aussi sociale ou culturelle de l’Agriculture. Depuis les années 1950, les politiques de développement agricole du Sénégal à l’instar des pays de la sous-région, se sont fixées comme modèle, la territorialisation des pratiques socio-spatiale très souvent associées à l’agriculture. Ces options stratégiques ont longtemps été à l’origine de la paysannerie dominée par une disparité foncière et sociale, une domination du capitalisme, une ’insuffisance alimentaire, une dégradation de l’environnement, etc. Nous avons ainsi assisté à des crises alimentaires répétitives et des campagnes de moins en moins agricoles milieux ruraux avec comme conséquence une recomposition et/ou une décomposition des espaces agricoles et ruraux. Le modèle agricole productiviste et l’intensification constante de l’utilisation du travail et de la terre longtemps adoptée, sont remis en cause, ainsi que le recours croissant aux intrants, ou l’artificialisation du milieu.

Face à ces dynamiques contradictoires et aux nouvelles exigences de stratégies de développement national, régionale et mondiale, le PROJET propose une création de cadre propice du développement économique par l’Agriculture.  La compétitivité ne passe plus uniquement par une croissance en volume de la production, mais aussi par la qualité, le modèle territoriale ou l’originalité des produits mis en exergue. La vision du modèle agricole proposée, s’exprime par une gestion durable des ressources naturelles et/ou de « nouvelles fonctions » de l’Agriculture. En outre, il s’agit de faire de tel sorte que, les terroirs participent au même titre que les valeurs économiques ou patrimoniales, à la création de territorialités résolument identitaires avec des acteurs locaux qui dépendent étroitement de l’expérience tant sociale que spatiale. Il s’agit, de valoriser les connaissances traditionnelles longtemps dénigrées et marquées d’irrationalité, des sociétés rurales vis-à-vis des milieux qu’elles utilisent, pour gérer les ressources et mieux appréhender la « multifonctionnalité » grâce à une approche participative et inclusive.

La vision du PROJET propose une diversité du mode agricole, une multi localisation des acteurs agricoles entre villes, milieux péri-urbains et campagnes, le développement d’une multi-appartenance territoriale, une diversité des emplois agricoles avec le développement de la pluriactivité au sein des ménages et surtout avec des filières ou chaines agroalimentaires pourvoyeuses en travail et tout en accourageant l’économie résidentielle  ou présentielle avec fixation locale, c’est-à-dire des activités économiques, moins soumises à la concurrence extérieure et destinées à satisfaire les besoins des populations résidant sur un territoire ou présentes temporairement. Il passe d’une politique de déterritorialisation agricole à une stratégie Reterritorialisation de l’agriculture.

Reterritorialisation de l’Agriculture sénégalaise

Définit comme un sentiment identitaire tout en créant de la sociabilité et de la solidarité, la territorialisation agricole représente la structuration organisée selon des formes, d’un espace, de ses acteurs et de ses projets, et la manière dont les politiques publiques sont en mesure de s’adapter à ce processus. Quant à la Reterritorialisation de l’Agriculture, elle représente selon (Bouzillé-Pouplard, 2002) la construction d’un mouvement de retour de l’agriculture vers le territoire en insistant sur la nouveauté de la relation : des nouveaux référentiels de production, de nouveaux objectifs et un nouveau lien au territoire. Comme l’est le territoire, cette reterritorialisation supposée est multidimensionnelle. Il s’agit avant tout de la reconstruction du lien au territoire dans sa dimension matérielle.

Contrairement à la territorialisation, dans le modèle de la reterritorialisation de l’Agriculture, le territoire s’identifie à des dimensions culturelles, sociales et idéologiques. Plus qu’une idéologie spatiale, le territoire agricole est une identité voire même une expression de la conscience d’un groupe dans son espace, de son identification à certains lieux avec comme principaux leviers : la durabilité, l’origine des produits et la patrimonialisation.

la durabilité : il s’agit d’une démarche inclusive de réconciliation, de conciliation, de médiation et de prise de décision ou mesures agri-environnementales mises en place à l’échelle des parcelles, des terroirs et des zones de productions mettant en exergue l’idée d’une conception spatialisée, sinon territorialisée, des pratiques agricoles. Les zonages, qui s’accompagnent ou non d’une démarche de contractualisation avec les agriculteurs, constituent donc bel et bien un outil de la territorialisation, favorisant la délimitation, la caractérisation, l’appropriation voire la reconnaissance symbolique des espaces. En outre,

-l’origine des produits : il s’agit de promotion de la production locale de l’agriculture avec des démarches de labellisation et l’authenticité des produits. Cette reconnaissance par la population à travers une appropriation et des marchés économiques, passe aussi par tout un travail d’innovations, de coordinations, de négociations afin de profiter de nouvelles dynamiques, notamment identitaires et patrimoniales. Elles adoptent alors une nouvelle stratégie produit fondée sur le concept de terroir, avec marques territorialisées ou géographies. En collaboration avec de grandes firmes de l’agroalimentaire et de la distribution, le projet agricole opte l’intégration de nouveaux segments même s’ils restent fidèles aux produits de masse standardisés et fortement marquetés.

la patrimonialisation : il s’agit de transformer le paysage agraire à un territoire mémoire, lieu de l’enracinement territoriale et de l’identité. Au Sénégal, l’agriculture est un élément de la culture traditionnelle qu’il faut préserver. Elle participe à la promotion des espaces ruraux, à l’attractivité des territoires et à leur image. Cette mise en patrimoine repose sur des stratégies d’acteurs de plus en plus centrées sur les territoires locaux.

Maguette NDIONEGéographe

Coalition Elegu Sénégal
Coalition DIOMAYE PRESIDENT 2024

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